Tout sur l´insertion professionnelle des ex-migrants en Côte d´Ivoire


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Par Tracy Boni Linda Om
Mis à jour le 2024-01-21 22:09:45

Madika Touré, ex-migrante, a passé 1 an 3 mois hors du pays. Revenue en Côte d´Ivoire le 18 juillet 2018, elle bénéficie de l´assistance de l´OIM depuis son rapatriement volontaire de la Libye. L´OIM lui a offert une formation dans une école professionnelle nommée 2IAE, dans le domaine de l´agriculture. Après sa formation, l´OIM a financé son projet et l´a assistée.


Depuis, elle travaille dans les pépinières de cacao, hévéa et banane. Elle apporte son aide en faisant du bénévolat à l’UNESCO et à l’OIM en sensibilisant les jeunes sur les dangers liés à la migration clandestine. Avec Madika, 15 autres projets bénéficiant à plus de 1000 personnes ont été lancés par l’OIM et sont actuellement en cours en Côte d’Ivoire.

 L’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) est une institution intergouvernementale qui se consacre à la promotion d’une migration humaine et ordonnée dans l’intérêt de tous. Son rôle phare en Côte d’Ivoire est de faciliter le retour volontaire et la réintégration durable des migrants de retour. Selon son rapport de mai 2017 à février 2021, 6 727 migrants ont reçu un appui à la réintégration post-arrivée dont 57 en février 2021.

L’OIM a apporté, entre autres appuis, son assistance pour une réintégration durable à près de 4 000 migrants, avec notamment un appui au développement de projets professionnels qui incluent des membres de la communauté. Toutefois, cette assistance à la réintégration n’est pas systématique et est tributaire de la motivation, de la détermination et de l’attitude individuelle affichée ainsi que la cohérence du projet soumis par les migrants de retour.

La mise en place d’une réintégration personnalisée est un processus assez long qui implique plusieurs étapes administratives et plusieurs semaines. Chaque bénéficiaire est régulièrement informé sur l’avancement et le statut de son projet de réintégration.

L’OIM ne donne pas d’argent en espèces, ni de montant fixe. Elle finance les projets en couvrant tout ou partie des frais liés à la future activité directement avec les fournisseurs. Que le projet soit individuel, collectif ou communautaire, l’OIM fournit une assistance globale de mise en place de l’assistance jusqu’au suivi et à l’évaluation des activités.

Collaboration des structures pour l’insertion des ex migrants

En quête de bien-être et d’un cadre propice, de nombreux jeunes Ivoiriens quittent le sol de la mère patrie pour se lancer vers l’hexagone au péril de leur vie. On en dénombre parmi les milliers de jeunes qui meurent chaque année dans la Méditerranée sur la route de l’espoir d’un mieux vivre. Des centaines d’autres sont rapatriés chaque année par l’Etat. Cependant, la réintégration demeure délicate tant sur le plan sociétal que professionnel.

A ce sujet, Issiaka Diaby, directeur général des Ivoiriens de l’Extérieur, affirme que son département est subventionné par les organisations internationales telles que l’OIM et l’OFII (Office française de l’Intégration et de l’Immigration). 

La réintégration se fait à deux niveaux : D’abord avec l’OFII pour ceux qui ne sont pas forcément des migrants irréguliers et avec l’OIM dans le cadre du fonds fiduciaire de l’Union Européenne.

La Côte d’Ivoire a été éligible à ce fonds européen qui est mis à la disposition de l’OIM qui leur mise en œuvre. C’est dans ce cadre que la Côte d’Ivoire travaille avec l’OIM. « Depuis mai 2017, près de 8 000 personnes ont été insérés dans les projets de réintégration qui ne sont pas automatiques et qui se font selon les priorités et en fonction de la vulnérabilité en faveur des femmes, enfants et autres », explique Sako Mamadou, sous-directeur à la Direction générale des Ivoiriens de l’Extérieur.

Selon lui, les migrants sont réintégrés dans le domaine de l’Elevage, du Commerce, de l’Agriculture, du Transport et des Services en fonction des besoins qu’ils ont exprimés lors du profilage.

Plus de 1 430 ex-migrants ont bénéficié de projets collectifs ou communautaires dans les localités d’Abidjan, Azaguié, Bouaké, Daloa, Korhogo, Man, San Pédro et Songon.

« Cependant rien n’est parfait, le processus de réintégration n’aboutit réellement que si les migrants ont la volonté de réussir », ajoute M. Mamadou.  

 

Tracy Boni

Linda Omondji

Estelle Tissi &

Nohamin N’da

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