2024-06-28 20:14:40
Ce lundi matin du mois de mars, alors qu’il n’est que 10 h, outre les travailleurs de l’entreprise en charge des travaux, l’on note la présence d’agents de la police municipale de Cocody, de l’AGEROUTE et du BNETD. La police municipale aide à la régulation de la circulation, l’AGEROUTE suit attentivement pour le compte de l’Etat l’exécution des travaux et le BNETD, la mission de contrôle.
En synergie, toutes les parties travaillent sur le réseau routier de la ville d’Abidjan. « Nous sommes très heureux des travaux. Depuis 2012, les routes sont ainsi régulièrement réparées dans toute la zone du carrefour Duncan. Je suis ici depuis 2010 et je peux assurer que les routes sont bien tenues », explique Ebalé Gérard, habitant du quartier Cocody.
Ces mêmes travaux sont visibles sur plusieurs artères de la commune de Cocody. Idem pour la commune du Plateau, quartier des affaires d’Abidjan, qui abrite le palais présidentiel et la plupart des institutions. Avec les travaux de réhabilitation de la voirie, le Plateau porte bien son nom de « quartier des affaires ». De la Rue du Commerce au Palais présidentiel en passant par le Boulevard lagunaire, le bitume a fière allure. Il est même rare de voir des nids de poule.
Toutes les communes sont concernées par l’urgence des travaux de voirie dans le district d’Abidjan, même si à Abobo, Samaké, des travaux du même type, lancés par le Conseil municipal, semblent prendre du plomb dans l’aile. Selon l’entreprise en charge de ces travaux, des discussions sont en cours avec les autorités municipales pour prendre en compte d’autres aspects qui n’étaient pas dans le cahier des charges.
Dans cette commune, si certaines routes sont achevées et ouvertes à la circulation, d’autres n’ont pas encore connu d’avancée significative. Plusieurs voies d’accès sont encore en attente. Et cela suscite de la grogne.
Fernande Seyo, habitant à Avocatier, trouve que la commune semble délaissée et on se base sur les grandes voies comme le tunnel, l’échangeur de Macaci pour vanter l’état de la voirie. Plusieurs usagers dont des chauffeurs ne sont également pas satisfaits. C’est le cas de Moussa Konaté qui crie son désarroi : « Beaucoup de voies sont à réparer dans les quartiers.
Ces routes dégradées occasionnent des embouteillages à l’intérieur d’Abobo. Nous y passons souvent quand il y a des bouchons », a-t-il expliqué. A Marcory, Port-Bouët et Treichville, le décor est le même. « Voyez cette route. Lorsqu’il pleut, tu as l’impression que c’est un lac. Impossible de passer. Chaque jour, je me rends au Port de pêche pour payer du poisson.A la saison pluvieuse, je suis obligée de déménager sinon je serai bloquée à la maison », se lamente Kouassi Rita, résidente de Gonzaqueville.
Face à ces griefs des populations, Sanogo Karim, ingénieur des BTP et directeur d’une entreprise en charge de la réhabilitation de quelques voiries dans la ville d’Abidjan, explique qu’en matière de réhabilitation de voirie urbaine, plusieurs étapes sont prises en compte avant la phase de bitumage. Il s’agit notamment des études de l’état de la surface, de la préparation des mélanges et du reprofilage. A l’en croire, ces phases restent très déterminantes tant pour les nouvelles constructions que pour l'entretien des routes existantes.
Quant à Tiessonhi Kela, chef de projet du système de gestion de l’entretien routier, il indique que le processus obéit à un programme qui se fait annuellement ou pluri-annuellement en 5 étapes : l’identification des besoins du réseau, l’étude de l’état de la voie, de l’impact social, du budget qui est décidé en collaboration avec le Fonds d’Entretien routier (FER) et la validation du programme en rapport avec tous les acteurs.
« Après ces étapes, le projet va au cabinet du ministère de l’Equipement et de l’Entretien routier pour validation finale. C’est le ministère qui décide, l’Ageroute n’est que le maître d’ouvrage », explique M. Tiessonhi. « Dans le programme routier, il y a un linéaire. On travaille avec les mairies qui connaissent mieux leurs réseaux et identifient leurs besoins. Les communes sont prises en compte dans les programmes d’entretiens routiers », rassure égalemnt l’expert.
Les axes routiers sont repartis selon leur importance à différents intervenants. Les voies d’intérêt national sont de la responsabilité de l’Etat (Ageroute), les voies secondaires sont du ressort du District autonome d’Abidjan et les voies communales, situées à l’intérieur des quartiers, reviennent aux mairies.
L’Etat de Côte d’Ivoire a dégagé un budget de 393,6 milliards FCFA pour le programme routier 2023-2025. Selon le Directeur général de l’Ageroute, Fabrice Coulibaly, ce programme pluriannuel revêt un caractère particulier puisqu’il permettra de préserver les acquis dans les zones de son exécution.
Toutes les routes qui seront prises en charge feront l’objet d’un suivi particulier de sorte qu’à la fin des trois années que prendra le programme, ces infrastructures gardent un bon niveau de service.
« L’objectif général est d’avoir à l’horizon 2030 le réseau routier classé en bon état sur l’ensemble du territoire national », insiste M. Coulibaly qui invite tous les acteurs au strict respect des cahiers de charges et met en garde les entreprises indélicates sous peine d’exclusion des autres programmes.