Mariam, la résilience faite commerçante


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Par Joseline COULIBALY
Mis à jour le 2024-06-16 02:10:48

Mariam est commerçante de fruits. Son commerce est situé non loin de l´unité industrielle de ciment, CIM IVOIRE. Elle a arrêté ses études en classe de CM2 et a décidé de se lancer dans le commerce pour subvenir aux besoins de sa famille.


Taille moyenne, teint noir et vêtue d’une robe violette, chapeau noir sur la tête et écharpe verte au cou, cette habitante du quartier France Amérique est séparée de l’usine de ciment par une simple rue. Chaque matin, dès 7 heures, elle sort pour vendre devant sa cour. Sur un étal, sont posées des mangues, des oranges et des bananes. Juste à côté, une glacière bleue contient des boissons énergisantes.

Son quotidien est d’une monotonie glaçante. Après cinq minutes d’installation, ses marchandises sont déjà recouvertes de poussières de ciment. « Autrefois, on pouvait respirer sainement sans attraper la grippe, mais ce n’est plus le cas depuis que cette usine a fait son apparition ici ». Désormais, c’est la poussière que l’on respire et expire.

« C’est avec la poussière que l’on cohabite », raconte la jeune commerçante à qui veut l’entendre. La situation dépeinte, elle renchérit : « À cause de la poussière, on est obligé de porter un cache-nez, ce qui est difficile pour nous qui sommes asthmatiques ». Mes enfants ne passent pas deux semaines sans attraper la grippe. Tu balayes la maison, c’est comme si tu n’as rien fait.

La trentaine révolue et mère de cinq enfants, Mariam Quindo a les traits tirés. Par manque de moyens, elle est obligée de vivre avec cette poussière industrielle et toxique chaque jour, en dépit de son état de santé précaire. Son commerce, autrefois florissant, est désormais plus que menacé par la poussière dégagée par cette usine de ciment. Ses marchandises sont refusées par certains clients à cause de la poussière qui les recouvre.

« Le ciment nous fatigue ». Très souvent, les clients viennent, touchent mes fruits et s’aperçoivent qu’il y a de la poussière là-dessus. « Alors, ils refusent de les acheter », raconte Mariam, avec tristesse.

Malgré toutes ces difficultés endurées, Mariam n’abandonne pas. Elle continue son commerce dans cette poussière, au risque de toutes les maladies inhérentes.

 

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