Micro-trottoir/ Contre la pollution des cimenteries : Les victimes étouffées étalent leur détresse.


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Par STANISLAS KONÉ
Mis à jour le 2024-06-12 00:08:33

La ville d´Abidjan est confrontée à un problème croissant de pollution atmosphérique de plus en plus préoccupant. Ce mal est accentué par des industries de ciment implantées en pleins quartiers résidentiels. Qu´en pensent les populations ? Nous avons tenu notre micro à l´homme de la rue. Réponses.


Aziz Gbané (agent de transit) : « Très souvent, on est Beaucoup enrhumé ».

L’impact des ciments n’est pas tellement visible, parce qu’on inhale, c’est interne. L’effet se fera à long terme. Il y avait un habitant ici qui avait un nouveau-né. Ce bébé a succombé à cause de la poussière. Après cela, le couple a automatiquement déménagé. Très souvent, on est beaucoup enrhumé et on ressent des picotements dans les yeux.

Cheryl (résidente) : « Personne ne peut s’assoir à son balcon »

Aucun habitant de l’immeuble ne peut sortir pour profiter de l’air frais de son balcon tellement la poussière est intense. Si on nettoie la maison et qu’on laisse le balcon une demi-heure seulement, on pourrait penser que la maison n’a pas été nettoyée depuis un mois tellement la poussière dégagée par les usines est terrible. Au début, c’était acceptable, maintenant, c’est devenu insupportable. Mais on va faire comment, on essaie de faire avec.

 Dallet Prince Achille (stagiaire en maritime) : « On veut des solutions, mais rien n’est fait »

Nous sommes vraiment épuisés par la pollution des industries de ciment. On peut tomber malade pendant deux (2) semaines. Parfois, on s’en va à l’hôpital, on ne sait pas vraiment de quoi on souffre, mais ils disent que c’est la maladie. On a essayé de voir les responsables des sociétés pour qu’ils puissent trouver des solutions, mais rien n’est fait.

Sanago Fougnigé (chef comptable) : « Je suis atteint de la sinusite »

C’est vraiment délicat ce qu’on vit ici, c’est même terrible. Malgré qu’on ait mis des baies vitrées pour se protéger, ça n’empêche pas que la poussière entre dans nos locaux. Avant que je ne vienne travailler dans ce quartier, j’étais bien portant, mais maintenant, j’ai l’impression d’être constamment grippé. J’ai eu à faire des examens et on m’a clairement dit que j’étais atteint de la sinusite. Plusieurs habitants de cet immeuble ont dû déménager à cause de la poussière.

Propos recueillis par

 

 

 

 

 

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