2024-05-13 00:24:02
Rolande, la restauratrice issue de l’école buissonnière
Au maquis Baoulékro d’Abobo N’dotré, est assise Rolande Bony, remarquable par teint clair. Cuisinière de ce restaurant, Rolande se distingue par la qualité de ses succulents mets.
A 36 ans, veuve et mère de deux enfants, elle cumule plus de dix ans d’expérience dans la restauration, son domaine de prédilection. Sa spécialité, le Placali à la sauce graine coupée au kôpè (gombo frais préparé), le tout accompagné de la viande de biche séchée délicatement, du crabe et de kplô (peau de viande de bœuf).
Mais elle propose aussi de l’attiéké teinté à l’huile rouge, accompagné de la sauce claire, ou encore du foutou à la sauce gnangnan. Avec ses menus, Rolande a conquis le cœur de sa clientèle : « Ce restaurant est très accueillant, la nourriture y est délicieuse, ses filles prennent soins de nous. Quand tu paies ton plat, tu as droit à une bouteille d’eau bien glacée », témoigne Kouadio Fréjus, un des fidèles clients.
Rolande a débuté son business à l’âge de 18 ans. Silhouette frêle d’adolescente, elle abandonne ses études et se lance dans la restauration. Inexpérimentée au départ, elle commence par la vente de viande de brousse à Azaguié Blida, à proximité d’Ebimpé, le village de son défunt époux.
Après avoir goûté son plat de foutou, le propriétaire du Baoulékro lui propose d’installer son restaurant dans le maquis à N’dotré. « C’est le meilleur choix de ma vie », affirme Rolande, désormais Yoyo pour ses clients. Sa notoriété s’établit très vite au Baoulékro et dans tout N’dotré.
« Venez chez Yoyo, il n’y a pas de médicament dans sa nourriture. C’est la nourriture même qui se vend, c’est la qualité. Elle est propre et sait accueillir les clients », clament les habitués.
Ce matin comme à l’accoutumée, Rolande a pris son panier pour le marché d’Adjamé. Vêtue d’un boubou rouge, un morceau de pagne attaché à la hanche, elle a lutté pour avoir les meilleurs produits frais pour ses clients.
De retour au maquis, les cheveux bouclés en arrière, elle se précipite pour cuisiner ses plats avant midi, heure d’affluence. Le regard épuisé face à une multitude de tâches à achever, Rolande s’active, épaulée par deux aides cuisinières toutes aussi impliquées.
Pour sa générosité, son hospitalité et sa joie de vivre, une citation qualifie au mieux Rolande : « Le plus grand risque, est de ne prendre aucun risque (…) Dans un monde qui évolue très rapidement, la seule stratégie qui échoue est de ne pas prendre de risques », Mark Zuckerberg