Riviera-Palmeraie, Attoban, Williamsville… : Ces quartiers d´Abidjan où la circulation est au rythme des feux tricolores en panne


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Par Sarah YORO & Christ
Mis à jour le 2024-04-22 10:00:06




Bruits de klaxons de véhicules et de motos. Empressement des piétons et échanges d’injures entre chauffeurs stressés par les embouteillages interminables. Des vendeuses et vendeurs ambulants d’eau, de fruits, de beignets et de vêtements qui se faufilent entre les voitures pour attirer la clientèle.

C’est dans cet atmosphère que débute chaque journée des résidents des quartiers telles que Riviera-Palmeraie, Attoban et Williamsville. Si Riviera-Palmeraie et Attoban sont des quartiers résidentiels de la commune de Cocody, Williamsville est un quartier populaire de la commune du même type, Adjamé.

Ces différents quartiers sont connus pour leurs fortes densités de populations mais surtout pour leurs fréquents embouteillages généralement provoqués par les pannes récurrentes des feux tricolores.       

 

Ces feux ne facilitent pas la circulation

                                                                                        

   Ce jour-là, il est déjà 8h30 et la circulation est surchargée. A Attoban dans la commune de Cocody, les quatre feux tricolores placés au carrefour du commissariat du 30ème arrondissement sont à l’arrêt depuis plusieurs années.

Un état de fait dû, non pas à une panne technique, mais à une désactivation volontaire par suite de la plainte des riverains. Selon des habitants interrogés, l’emplacement de ces feux ne facilitait en aucun cas la circulation, mais créait au contraire des embouteillages. Alors, leur extinction a été demandée et obtenue.

   Cette révélation est faite par Kouassi Kouamé, chauffeur de taxi communal sur une ligne qui passe par ce carrefour : « Je suis chauffeur de taxi depuis cinq ans ici. Franchement, depuis que nous avons demandé que ces feux tricolores soient retirés, la voie est beaucoup plus praticable. C’est vrai, il y a toujours des embouteillages mais on se débrouille pour passer.

Sans les feux, c’est mieux qu’avec les feux ».  Les propos du chauffeur sont confirmés par les plus hautes autorités policières du 30ème arrondissement.            

 

Endroit compliqué                                                    

   Plus au Nord, dans la même commune de Cocody, au carrefour de la Riviera-Palmeraie baptisé « après barrage », malgré la présence des feux tricolores, ce sont les policiers qui régulent la circulation, visiblement compliquée à cet endroit. Les riverains affirment ici que ces feux tombent très souvent en panne et quand ils sont fonctionnels, ils ne sont pas assez efficaces.

M. N’Guessan, vendeur de mouchoirs à ce carrefour, le confirme en expliquant que les pannes récurrentes des feux tricolores sont un véritable calvaire pour les usagers. Selon lui, la circulation y est difficile autant pour les véhicules et que pour les piétons.

De plus, le décompte des feux est trop long : « Je pense que nous nous en sortons mieux sans les feux, car de toutes les façons, ils sont tout le temps en panne », conclut le vendeur ambulant, le regard lointain.           

    Ces témoignages et révélations sur la situation des feux tricolores en « panne ou inutiles » dans la commune de Cocody n’ont rien de comparable avec ce qui se passe à Williamsville, dans la commune d’Adjamé.

Au grand carrefour de ce quartier, l’ambiance est désordre à 13h, chaque jour. Sous un soleil ardent, voitures, motos et piétons essaient avec difficultés de se frayer un chemin dans la file d’embouteillage. Une situation pénible pour les élèves et les étudiants, comme N’droh Kevine.

 

Pris au piège

    Ce jeune étudiant qui a pour habitude d’emprunter cette voie pour se rendre au campus universitaire est en retard, ce jour, à cause de l’embouteillage engendré, selon lui, par la panne des feux tricolores : « Il est bientôt 14h30, et je suis toujours pris au piège dans cet embouteillage. Ces feux tombent toujours en panne et ce n’est pas normal pour ce grand carrefour qui relie plusieurs voies. Il faut vraiment que les autorités compétentes songent à remédier à ce fléau. », grogne Kevine.

Tout comme lui, Serge Djah, directeur d’agence, exprime son mécontentement : « J’ai une réunion avec les membres de mon équipe tout à l’heure mais à cette allure, la réunion sera reportée. Ce n’est pas la première fois que ces feux tombent en panne. Ici, c’est fréquent, ils ont beau les réparer, ils finissent toujours par tomber en panne. Mieux vaut les supprimer ! ».                                                                 

   Ce phénomène des feux tricolores en panne crée beaucoup de difficultés dans tous les quartiers du Grand Abidjan. Mais les usagers des quartiers Palmeraie, Attoban et Williamsville ont le sentiment de détenir la palme de la souffrance.                                 

 

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