2024-04-22 09:41:44
Agitations, conducteurs exaspérés exprimant leurs mécontentements à travers des coups de klaxons assourdissants, dont le bruit se propage dans toutes les directions. Des piétons, déjà irrités par l'attente prolongée, arpentant nerveusement les trottoirs, impatients de traverser la route. Une longue file de véhicules s'étire à perte de vue, témoignant de l'immobilité qui règne sur cette route. Les agents des forces de l'ordre tentant tant bien que mal de maintenir un semblant d'ordre au milieu de la voie encombrée. Étrange, aucun vendeur ambulant ne pointe en ces lieux.
Ici nous sommes dans la commune de Cocody, au carrefour du commissariat de police du 30ème arrondissement, les feux tricolores ne sont pas fonctionnels. Au fait, ces feux sont éteints pour de bon. Cet état des feux suscite une polémique entre les populations riveraines et les usagers de la voie publique qui y passent. Stéphane Kassi, habitant de ce quartier, affirme : « Nous avons rédigé un courrier à l’AGEROUTE pour demander l’arrêt de ces feux, car, ils ne nous arrangeaient plus. C’était un calvaire de se retrouver là. Ces feux causaient trop de bouchon quand ils étaient fonctionnels ».
Les propos de M. Kassi sont repris par les chauffeurs de taxi communaux. Familiers des vicissitudes de ce carrefour, ils approuvent pourtant la décision prise par les riverains. Ils estiment que les feux tricolores étaient souvent synonymes de blocages et de retards, contraignant parfois à opter pour des détours tortueux en vue de contourner les embouteillages persistants. Le chauffeur Aboubakar s’exprime en ces termes : « Quand les feux marchent, ça crée beaucoup d’embouteillage, Nous sommes obligés de passer dans le quartier pour dévier ce carrefour. Alors, nous, chauffeurs, sommes d’accord avec leur désactivation ! ».
La révélation est confirmée par des policiers du commissariat du 30ème arrondissement : « L'arrêt des feux tricolores à Attoban est justifié par une raison pragmatique, la réduction des embouteillages chroniques qui ont longtemps entravé la fluidité du trafic routier. La désactivation des feux, et notre présence constante pour la régulation a permis d'atténuer significativement ces engorgements routiers, offrant ainsi un répit aux usagers de la route », expliquent des officiers du 30ème, sous anonymat.
Pourtant, cette perspective optimiste est tempérée par les préoccupations des habitants et piétons d'Attoban. Pour ces résidents sans véhicule, traverser le carrefour est devenu un exercice périlleux depuis l'arrêt des feux tricolores. L'absence de signalisation régulatrice expose désormais à des risques d'accidents avec des véhicules lancés à pleine vitesse en l’absence des forces de l’ordre. C’est ce que déclare Harry Abana, résident du quartier depuis un moment : « J’ai toujours peur quand j’arrive à ce carrefour. C’est pas du tout facile de traverser, les voitures roulent dans tous les sens et traverser nous prend beaucoup de temps ».
Les usagers qui traversent ce carrefour sont du même avis, ils dénoncent cette décision d’arrêt de ces feux suscité par la demande des selon eux, la présence du feu de signalisation était un garde-fou indispensable pour garantir la sécurité de tous les usagers de la route. Ils soulignent que malgré l'extinction du feu, les embouteillages perdurent, remettant en question l'efficacité de cette mesure controversée.
Aristide Koffi qui traverse toujours ce carrefour pour le boulot affirme : « le fait que le feu ne marche pas ne nous arrange pas, car nous qui traversons toujours la voie , prenons parfois une heure de temps avant traverser ces feux , nous ne sommes pas du tout informé que les habitants du quartier ont décidé d’écrire un courrier pour demander l’arrêt de ces feux , si la société qui s’en charge a décidé de placer des feux là, au départ, c’est qu’ils ont forcément leur importance. », Ainsi va le débat autour de l’inutilité des feux tricolores à Abidjan.