Défaillances des feux tricolores aux carrefours: Les usagers à la peine aux quartiers Pharmacie, Soleil et Kahira de Koumassi


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Par Youssouf DIARRA & S
Mis à jour le 2024-04-22 09:41:58




L’atmosphère est particulière, sur le coup de 13h, au quartier Soleil et Kahira de Koumassi, commune située au Sud d’Abidjan. Le soleil y règne en maître, tapant chaudement sur les crânes des usagers.

Le bitume est brûlant, occasionnant une gêne chez les passants. La chaleur irritante rend l’air irrespirable. Les coups de klaxons des véhicules ainsi que la poussière dominante, ne font qu’accentuer la colère des usagers de la route. Cette situation est rendue encore plus compliquée par les pannes récurrentes des feux tricolores.

  Les quartiers Soleil et Kahira sont dotés de six feux tricolores pour la circulation. Dans ce lot, deux feux tombent régulièrement en panne et occasionnent des embouteillages et des traversées difficiles pour les piétons. Landry, gérant de restaurant, dégoulinant de sueur, est assis sur une chaise à l’entrée de son restaurant pour prendre de l’air. Il a le regard fixé sur les feux défaillants. 

La cinquantaine, Landry exerce ce métier depuis plus de 10 ans, et connait ce quartier comme le creux de sa main. Vêtu d’un t-shirt rouge et d’un jean noir, il accepte de donner son ressentiment au Journal-école de l’ISTC-Polytechnique : « Je n’arrive plus à supporter cette situation qui cause pas mal de soucis. Mes clients n’arrivent pas à profiter de mon espace à cause des embouteillages et de la poussière, sans oublier les bruits assourdissants des véhicules. Vivement que les feux soient réparés pour rendre la circulation fluide ici », se lamente-il.

    Landry n’a pas tort. La chaleur ne fait que s’intensifier, minute après minute, rendant l’atmosphère suffocante. Dans les files de véhicules alignés, mouchoirs et casquettes sont les amis de fortune. Ils permettent de lutter contre la chaleur.

La voix teintée de colère, Jean Himikoï, la trentaine, physique assez fin et visage attirant, ne mâche pas ses mots sur les risques qu’encourent les usagers exposés à la poussière à longueur de journée : « Je ne comprends même pas pourquoi la réparation de ces feux prend autant de temps. Qu’ils viennent changer ou enlever carrément ces feux, vu que ça ne joue aucun rôle ici. La fois dernière, quand ils sont venus, ils ont dit que c’est un élément à l’intérieur des feux qui cause ce problème. Mais jusqu’à présent le problème persiste », s’exprime-il, avant d’ajouter :« Depuis un certain temps, je suis constamment enrhumé, à cause de cette satanée poussière. Si ça continue ainsi, on finira tous par avoir des problèmes pulmonaires !», affirme-t-il.

   Dans l’embouteillage, certains chauffeurs ne font que klaxonner, essayant désespérément de se dégager du cafouillage causé par feux éteints. Seuls, les motocyclistes arrivent facilement à se créer un chemin. Célestin, chauffeur de taxi communal appelé « woro woro » est pris de court : « Eh Seigneur, je ne voulais pas être pris dans cet embouteillage, c’est la raison pour laquelle je ne veux pas emprunter cette voie. Vous voyez, nous sommes partis pour au moins 45 minutes d’attente. », confie-t-il, à ses clients qui l’ont contraint à passer par là.

Ici, le trafic est tellement dense que les piétons sont obligés d’attendre pendant de longues minutes pour traverser la voie. De plus, ils doivent regarder de tous les côtés pour ne pas être renversés par un chauffard.

Noura, 16 ans, élève en classe de première, est une habituée à manège :« Ici, le feu est tantôt en panne, tantôt fonctionnel. Je fais tout pour sortir vite de chez moi pour ne pas être en retard. Les chauffeurs sont pressés de quitter ce carrefour, alors il faut faire attention lorsqu’on traverse ! », fait-elle observer.

    Pour les tout-petits, la situation est plus embêtante. Dans la panique, ils ne savent comment s’y prendre pour traverser la route. Ils sont étourdis par les vacarmes causés par les automobilistes. Victoire, gérante de cabine, souligne l’importance de ces feux pour les usagers, notamment pour les enfants, qui représentent sa véritable préoccupation : « Ces feux sont important et doivent être réparés au plus vite, parce que les enfants courent ici pour traverser la route sans précaution. Si les feux sont réparés, ce sera une obligation pour les chauffeurs de s’arrêter pour permettre aux tout-petits de traverser sans souci ».

    En attendant la normalisation souhaitée, colère, peine, frustrations, inquiétudes et lamentations sont les émotions et états d’âme qui règnent dans ces quartiers à cause des feux tricolores en panne.

 

 

 

 

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