Immersion dans l´univers des "médecins" de feux tricolores


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Par Amandine YEO
Mis à jour le 2024-04-22 08:04:13




 Dans la commune de Marcory, il est 10h et le soleil entame sa course vers le zénith. 1,70 m environ, le visage étriqué et les mains ridées par les coups de pelleteuse, Badou Anderson, technicien de feux tricolores, est à l'ouvrage. Ses collègues et lui, dégoulinants de sueur sous la chaleur, sont à pied d’œuvre. S’assurer du bon fonctionnement des feux tricolores, telle est la mission de ces techniciens des feux de signalisation. Leur métier nécessite non seulement des efforts physiques mais également de la rigueur, de la discipline et un travail d’équipe. « Je constitue des équipes de trois au quotidien pour sillonner tous les carrefours d’Abidjan pour voir s’il y a une panne. Dès qu’une panne est détectée, nos techniciens s’activent rapidement pour la réparer », indique Anderson, l’air amoché du fait de la fatigue des fouilles sur le terrain. Responsable des feux tricolores de la société ELECMA, M. Badou évoque le déficit de techniciens de maintenance pour sa société. Cela a un véritable impact sur la bonne exécution de leurs tâches, s’irrite-t-il. « Faire sauter le courant, mettre la boîte au noir et faire les réparations, c’est ainsi qu’on prévient les accidents de travail », assure de sa part Adolphe D. Gnakadjia, la quarantaine entamée. L’homme est chargé d’opérations de signalisation routière à l’Agence de Gestion des Routes.  Pour lui, il est inutile de parler d’accidents de travail dans ce domaine car toutes les mesures de sécurité ont déjà été définies.

Concernant les pannes sur les feux tricolores, plusieurs causes sont évoquées. Le vandalisme des populations constitue le premier plus gros défi, révèle Alimata Tiegbala Coulibaly, directrice des Routes à l’Agence de Gestion des Routes, qui souligne que d’autres causes sont aussi en jeu : « On a constaté que la pluie endommageait les feux tricolores, et pour palier à cela, on a opté pour des batteries à énergie solaires. Mais elles aussi sont volées.  Les fils contenus dans les feux tricolores subissent également le même sort à cause du cuivre qu’ils contiennent », dénonce-t-elle. Selon Mme Coulibaly, la conséquence est que « la société Ageroute ne disposant pas de moyens suffisants pour faire face à tout cela, cela explique parfois que les feux tricolores fassent un long moment sans réparation ». 

     Le secteur de la maintenance des feux tricolores est un secteur en plein mouvement et surtout en proie à des innovations technologiques aussi novatrices les unes que les autres. Les techniciens reçoivent de nouveaux équipements pour combler les failles des anciens matériaux : « Les ampoules qu’on fixait sur les feux tricolores étaient incandescentes, celles qu’on vient de recevoir récemment sont des LEDS. Elles sont économiques, d’une clarté irréprochable et avec une longue durée de vie », argumente M Badou Anderson.

    Pour ces techniciens, le métier de maintenance des feux tricolores nourrit son homme. Or, le constat est que les moyens font défaut pour réparer ces engins de signalisation. De toute évidence, l'Ageroute se doit d’accorder plus de moyens financiers aux entreprises sous-traitantes pour relever le défi de maintenance des feux tricolores en temps réel, et mieux à doter les quartiers résidentiels d’Abidjan en feux intelligents à l'instar des grandes métropoles internationales telles Tokyo et New York.

 

 

 

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