2024-04-22 08:04:25
La problématique des feux tricolores en Côte d’Ivoire défraie la chronique. Plusieurs villes du pays affichent le même décor : La défaillance des feux. Dans plusieurs communes de la ville Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, le constat est clair. La quasi-totalité des feux tricolores marchent à peine. Les populations des différentes communes font face aux nombreux dangers liés à ce dysfonctionnement : les embouteillages, les vols et les accidents. Mais à qui incombe le suivi, l’entretien et les réparations des feux tricolores défaillants ? La réponse est donnée par l’Agence de gestion des Routes (Ageroute).
Pour l’entretien des feux tricolores dans les villes ivoiriennes et principalement dans le District autonome d’Abidjan, la structure étatique travaille en étroite collaboration avec plusieurs sociétés. Propos de la directrice des Routes à l’Ageroute, Mme Coulibaly Salimata : « Nous avons des contrats avec des entreprises pour entretenir les feux tricolores. », insiste-t-elle, avant de révéler que pour être en alerte sur les feux en panne, des groupes WhatsApp existent, et son équipe s’attèle à implanter des systèmes automatisés qui, à terme, permettront d’assurer une surveillance efficiente des signaux de circulation.
Entres autres structures sous-traitantes chargées des dépannages des feux tricolores, se trouvent Sn Indigo, Is & Td, Technic 2000 et l’Elecma. Elles ont pour unique mission de veiller à la bonne marche des signaux de circulation. Pour le chargé des opérations et signalisation de l’Ageroute, M. Gnankadja Adolphe, le choix de ces structures contractantes se fait de façon minutieuse. « Après l’appel d’offre, les entreprises retenues reçoivent un Ordre de Service (OS) de démarrage. Ce qui leur permet d’avoir accès aux différents carrefours. C’est-à-dire, désormais, ce sont elles qui sont habilitées à travailler sur ces feux. Mais avant, nous faisons un état des lieux avec ces entreprises », fait-il savoir. Avant de préciser que l’Ageroute laisse la latitude à ces structures privées d’agir librement et efficacement. M. Gnankadja indique par ailleurs que lorsque les dépannages ne sont pas effectués avec diligence, ses services essaient de comprendre ce qui ne va pas.
Environ 1 Milliard de FCFA pour les signaux de circulation.
Selon les documents comptables de l’Ageroute que nous avons pu consulter, le budget d’entretien des signaux de circulation de certaines communes du district d’Abidjan avoisine 1 milliard de francs CFA l’année. Cette somme est mise à la disposition des structures prestataires. C’est que, dans son mode de fonctionnement, l’Ageroute a mis en place un fonds d’entretien des feux tricolores des différents carrefours du grand Abidjan : « Nous sommes actuellement à environ 350 carrefours installés dans le district d’Abidjan, répartis dans différentes communes. Une précision, nous parlons en terme de carrefours et non en terme de poteaux. Pour chaque commune, un fonds est attribué », révèle le chargé des Opérations et Signalisation de l’Ageroute.
Pour nombre d’observateurs, les fonds alloués sont suffisants à couvrir tous les besoins en gestion des feux de signalisation. « Certains grands projets sont réalisés avec quelques millions. Ici, nous parlons quand même de plusieurs millions, voire même du milliard. Logiquement, ça devrait permettre à gérer au mieux les feux tricolores défaillants », estime César Koffi, un responsable d’entreprise. D’autres usagers n’hésitent pas à taxer de négligence les personnes en charge des entretiens des feux de circulation du District d’Abidjan : « Je pense que ce n’est pas forcément un problème d’argent. Les moyens sont là mais c’est peut-être beaucoup de négligence dans l’entretien », soutient Tan Kessé Audrey, une jeune habitante de la commune d’Abobo. « Pour arranger les feux, cela coûte combien ? On ne peut pas dire que c’est le budget alloué à l’entretien des feux tricolores qui impacte leur fonctionnement. Je ne suis pas d’accord », déclare un usager sous anonymat.
Dans le Grand Abidjan, le phénomène des feux tricolores en panne demeure récurrent. Cette fâcheuse situation continue de provoque le courroux des populations dans les différentes communes.