Faire ses courses avec les VTC à Abidjan: Une garantie sécuritaire de plus en plus douteuse


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Par Marie-Colombe DJUE
Mis à jour le 2024-01-21 22:14:19

« J´ai commandé un taxi Yango-livraison pour remettre des colis à mes clients et le chauffeur a disparu avec mon argent.


 « J’ai commandé un taxi Yango-livraison pour remettre des colis à mes clients et le chauffeur a disparu avec mon argent. J’ai contacté le service client de la compagnie qui m’informe qu’elle est en sous-traitance avec une société de taxi ‘’Plaid service’’ et me donne leur contact pour que je les appelle personnellement pour me plaindre contre le chauffeur ». Ces révélations sont de Monsieur Yoro, entrepreneur et propriétaire d’une boutique de vêtement au Plateau Dokui. Ila vécu sa mésaventure le 30 avril 2023 avec la compagnie de VTC Yango.  Ces genres de cas ne sont plus rares.

   A la Riviera-CIAD, Emmanuela, une utilisatrice des compagnies VTC ne sait plus comment faire pour se déplacer sans crainte. Elle a eu une mauvaise expérience avec un chauffeur de la société Uber qui a tenté de la kidnapper : « En rentrant d’une soirée avec mon ami, le chauffeur avait pompé une drogue dans la voiture. Mon ami remarquait les faits et gestes du chauffeur. Ce dernier montait et baissait constamment la vitre de son côté pour ne pas inhaler lui-même la substance. Mon ami lui a demandé de nous descendre avec autorité au niveau du camp d’Akouédo. Le chauffeur pris de panique nous a descendu et a pris la fuite sans même réclamer son argent ». Emmanuela a envoyé directement l’affaire en justice. « Contacter la société allait être une perte de temps parce qu’ils ne résolvent jamais rien. Ils donnent l’impression de se soucier en donnant une réponse plate ou en vous offrant une petite remise et après, plus aucune nouvelle. J’ai préféré aller à la police avec les coordonnés du chauffeur mais la police n’a pas encore mis la main sur lui » affirme la plaignante.

   Si les clients dénoncent et se plaignent des chauffeurs de certaines compagnies, ils ne sont pas les seuls à se sentir en danger. Les conducteurs sont eux-mêmes souvent victimes d’agressions. C’est le cas de K.M, chauffeur de VTC : « Par un soir de pluie, j’ai transporté deux clients à Williamsville. Dans un endroit un peu sombre, l’un d’eux a sorti un couteau et ils m’ont demandé la recette. J’avais plus peur pour la voiture qui ne m’appartenait pas.  Donc, j’ai donné l’argent sans broncher et ils m’ont laissé partir » déclare le chauffeur sous anonymat.

   Depuis quelques années, les VTC ont fait leurs apparitions en Côte d’Ivoire. Perçus comme du pain béni pour la population abidjanaise au détriment des taxis-compteurs traditionnels, plusieurs structures et compagnies de transport VTC ont vu le jour dans la capitale économique du pays. Cependant, au fil des années, les plaintes s’enchainent sur les réseaux sociaux. Les clients mécontents saisissent l’opinion public pour se faire entendre car selon eux le service client des compagnies de VTC n’arrivent pas à gérer les plaintes de leurs clients. Face à la complexité des problèmes, certains chauffeurs de taxi ordinaires ne décolèrent pas contre les nouvelles compagnies.

A Koumassi Remblais, Abdoulaye Konaté, chauffeur VTC redevenu chauffeur de taxi ordinaire, ne veut plus avoir affaire à ses compagnies dites biens structurées. Il préfère conduire les taxis ordinaires qu’il trouve plus rentables : « Les histoires des Yango et autres, moi je n’aime plus. Dans les tout débuts, nous nous sommes empressés d’y aller mais au final c’est la même chose voire même pire. Ici je conduis le taxi de mon patron 7 jours sur 7 et dans les 7 jours j’ai un jour où la recette m’appartient. Les agressions que les clients fuient ici, ils vont les trouver là-bas. C’est pareil partout, il faut juste prier son Dieu », tranche M. Konaté.

 

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