Le soleil brille de tous ses éclats. Sacoche au cou et visages inondés de sueur, des chauffeurs de taxis courent dans tous les sens pour chercher de la clientèle. Fadiga Lamine, la trentaine, chauffeur de taxi communal vêtu d’un débardeur noir, d’une Culotte jean bleu, marque un arrêt dans sa débouche d’énergie dès qu’il entend évoquer le sujet : « Moi, personnellement, leur affaire de permis à point-là, ça ne m’arrange pas parce qu’on dit que pour mauvais stationnement on enlève point sur permis. Or, nous sommes souvent obligés de mal garer pour vite prendre des clients vite », affirme a-t-il d’un ton coléreux. Mathias Kouakou, un chauffeur de taxi compteur, partage le même point de vue : « J’ai peur qu’on m’arrache mon permis, alors que souvent, il y a trop d’embouteillages alors que nous devons aller vite pour réunir la recette journalière ».

    Autre lieu, même problème. A Adjamé, un AUTRE quartier populaire d’Abidjan, le jeune Traoré Issouf, conducteur de minicar, est formel : « Quand les policiers nous arrêtent, on s’arrange rapidement, comme d’habitude en leur donnant les 2. 000 FCFA ». Jules Kouakou, syndicaliste du transport routier, renchérit : « Allez leur dire que nous ne faisons rien avec leur affaire de permis à points. Ils nous embrouillent avec ça ».

   Le Conseil des ministres a adopté le 18 janvier 2023, le permis à points. La mesure est en vigueur depuis le mercredi 1^er mars 2023 à Abidjan. Son principe consiste à allouer un capital de 12 points à chaque permis de conduire. Ce capital de points fait l’objet de diminution en cas d’infraction commise par celui qui est au volant. Le ministre de la Communication et de l’Economie numérique et porte-parole du gouvernement ivoirien, dans un compte rendu du Conseil des ministres de mars 2023, a expliqué : « Le permis à point vise à améliorer la sécurité routière en Côte d’Ivoire, lutter contre la conduite imprudente et à réduire le nombre d’accident de la route qui a fait au moins 1 000 morts, officiellement dans le pays ». C’est dans le milieu des transporteurs que la mesure est la plus contestée, en raison de leur imprudence et du nombre d’accidents causés par leur incivisme sur les routes.

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Comment récupérer ses points perdus

   Selon le gouvernement, la récupération du permis en cas de sanction se fait de deux façons différentes. La première est que la récupération est automatique après une période réglementaire de sursis de deux ans pendant laquelle aucune autre infraction n’est commise. Cela concerne les retraits de points inférieur ou égal à quatre points.

   La seconde procédure de récupération du permis, c'est à l’issue d’un stage effectué dans un centre agréé par le ministère des Transports. Elle concerne toutes les infractions. Le coût du stage de récupération des points est fixé à 100 000 FCFA tous frais compris.

Le stage porte sur la maîtrise du code de la route, la psychologie du conducteur, ses comportements sécuritaires, coopératifs et sur ses responsabilités dans la conduite automobile sur les voies ouvertes à la circulation publique.

GK & EO