2024-01-21 22:14:08
Yango, première application de transport de mobile en Côte d’Ivoire, est depuis un moment sous le feu des critiques. Dans cet entretien, Marie Laurence Kouassi, nous éclaire sur l’origine de la société et sur les nouvelles stratégies mises pour assurer la sécurité des biens et des personnes.
Marie Laurence Kouassi dans les locaux de l’entreprise Yango (Photo : Azian Emmanuel)
Yango est une entreprise russe dont le siège mondial se trouve en Russie. C’est une entreprise de Fintech qui évolue dans le transport, le marketing et le tourisme. La maison mère s’appelle YANTEX. Elle a commencé au Ghana en 2016, s’est installée en Côte d’Ivoire en 2018 et est présente dans plusieurs pays comme le Sénégal, le Cameroun, le Mali.
D’abord, nous sommes arrivés en Côte d’Ivoire parce qu’il y avait un véritable problème de sécurité des biens et des personnes dans le transport. Cela était lié aux facilités d’accès aux moyens de transport, aux plaintes et aux tracasseries dans les négociations du prix de transport et du confort des clients. Il fallait donc trouver une solution à ces problèmes. Autrefois, il était impossible de sortir tard dans la nuit, mais maintenant, on peut être dehors sans avoir peur. En d’autres termes avec Yango, c’est aussi une vie pendant la nuit.
Yango est une nouvelle invention dans le domaine du transport puisqu’elle allie nouvelles technologies et transport. Nous sommes des metteurs en relations entre transporteurs et clients. Ainsi, nous venons avec notre intelligence artificielle qui est une plateforme avec deux compartiments, un portail client et un portail conducteur. L’intelligence artificielle va les réunir en fonction de la position de chacun. Il va alors calculer la distance entre le client qui passe la commande et le conducteur le plus proche possible, pour éviter les longues attentes. Du coup la tarification est effectuée en fonction de l’état de la route, de la fluidité, du temps à passer sur la route.
Non, Yango n’a pas ses propres véhicules. On travaille en partenariat avec des entreprises de transport ou des particuliers qui en ont. Il n’y a rien à payer quand on s’inscrit, mais il y a un rechargement que le conducteur effectue dans son application. C’est avec cette application qu’il travaille. On y coupe nos commissions à chaque course.
Les bonus existent toujours. Au départ c’était beaucoup plus élevé. Pour 180 courses sur une semaine, le chauffeur percevait un bonus de 120 000 FCFA. Ce bonus a été réduit à cause des taxes que nous payons à l’Etat. Ces taxes pesaient sur nous. Alors, il a fallu partager la charge pour ne pas tous sombrer.
On les gère avec la police et la gendarmerie, mais c’est assez confidentiel. Quand on fait une action, on a la recommandation des forces de l’ordre de ne pas en parler. Sinon on attrape énormément d’agresseurs. Souvent même, les agresseurs sont des clients.
Effectivement, nous avons déjà eu affaire à ces cas, mais il y a beaucoup de fausses alertes. Sur 20 plaintes, on peut en avoir 15 qui sont de fausses alertes. Toutefois, quand les conducteurs sont indexés, soit ils sont bannis, soit ils sont restreints selon un certain temps. On refait la formation des éléments récalcitrants. En direction des victimes, on trouve le moyen d’arrangement à l’amiable.
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Etat et privés engagés contre les agressions
L’Etat de Côte d’Ivoire ne reste pas de marbre face aux agressions signalées dans les nouveaux moyens de transport. Chef Konan, agent de la brigade de recherche à la gendarmerie du Plateau explique que les plaintes des clients des VTC sont prises en charge au même titre que toutes sortes de plaintes. « Pour aller plus vite dans les enquêtes, nous sommes en étroite collaboration avec toutes les compagnies de VTC en vue d’obtenir des informations correctes sur tous les conducteurs », révèle l’agent de sécurité.
De leur côté, les sociétés de transport ne restent pas non plus indifférentes à ces dénonciations qui prennent de l’ampleur sur les réseaux sociaux. Marie Laurence Kouassi, responsable Formation et Communication à Yango, l’une des plus grandes compagnies de VTC en Côte d’Ivoire, explique : « La plupart du temps, il y’a beaucoup de fausses alertes. Néanmoins, des mesures sont en train d’être prises pour éviter ces désagréments, notamment faire passer des tests psychologiques aux chauffeurs lors des recrutements ».
Toutes ces mesures prises pour régulariser ce domaine d’activité et garantir la sécurité des utilisateurs redoreront l’image des VTC qui sont aujourd’hui vus comme un cauchemar pour certains ivoiriens.
M.C. DJUE