La littérature des origines à nos jours


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Par Fatou SIDIBE
Mis à jour le 2021-06-29 13:57:42

Un Salon du livre s´est déroulé du 27 au 28 avril 2021 à l´Hôtel communal de Cocody, à Abidjan, sous le thème : « Le livre dans la société à l´épreuve de l´avènement des réseaux sociaux ». Mais pour avoir de tels évènements, que de chemin parcouru.


La révolution française de 1789 a marqué l’entrée du livre en Côte d’Ivoire. La bible sera le premier livre utilisé en Côte d’Ivoire, avec l’arrivée des missionnaires pour prêcher l’évangile. Les peuples étaient dans l’ignorance et se servaient des signes, des griots et des tambours pour communiquer. La création de la première école à Elima (Adiaké, au Sud du pays) marque le début du livre qui sera utilisé sous la forme éducationnel. Après Elima, avec l’expansion des écoles, le livre va s’étendre un peu partout dans des librairies, des ministères et même dans des espaces de jeux.

 

 

 

Les différentes fonctions du livre

 

Facteur d’éducation et de bonne parole, le livre permet aussi de se divertir. Il occupe une grande part dans le milieu scolaire, soit près de 80% des livres scolaires. D’après le site du ministère de la culture, en Côte d’Ivoire, le genre le plus lu est le factuel. Qui parle de factuel, parle de roman. Ainsi, le premier roman écrit, imprimé en français, édité en Côte d’Ivoire, est la saynète « Les villes »de Bernard Binlin Dadié composé en 1933 pour une fête, alors que l’auteur était encore à l’école primaire. Selon un sondage réalisé dans le cadre de notre article, le roman est le genre le plus consommé par les populations ivoiriennes. Cependant, d’autres genres comme la paralittérature composée d’adoras et de bandes dessinées, la poésie, la génétique textuelle et le conte font leur bout de chemin dans le monde du livre.

Selon le doyen de l’UFR Lettres, Langues et Civilisations (LLC), le professeur Adama Coulibaly, « on ne peut pas parler de courant littéraire en Côte d’Ivoire, mais plutôt de générations ». Il en existe quatre grands groupes déclinés comme suit :

  • La première génération part du 19è siècle (1945-1959) ; Bernard Dadié et Ahmadou Kourouma sont les premiers à avoir écrit des livres anticoloniaux ;

  • La deuxième génération, vers fin du 19è siècle (1960-1963) avec Jean-Marie Adiaffi et Charles Nokan, qui dénoncent des systèmes politiques locaux ;

  • La troisième génération début 20è siècle (1963-1992), marque l’entrée du romantisme et du psalmiste en Côte d’Ivoire, avec pour figure marquante, Maurice Bandama et Isaïe Biton Coulibaly.

  • Avec la quatrième génération, vers la fin du 20è siècle (1992-2005), on assiste à l’éclatement des valeurs classiques du monde et la naissance de jeunes écrivains tel qu’Anzata Ouattara, Véronique Tadjo, Josué Guébo, Tiburce Koffi, etc.

A partir de la quatrième génération, les femmes ont fait leur entrée dans le monde du livre. Les valeurs tradi-culturelles comme l’excision et le rejet de la veuve sont dénoncées avec des écrivaines comme Fatou Keïta et Régina Yaou qui continue de marquer leur génération. Des recherches montrent qu’il y a une cinquième génération née en ce 21è siècle (2000, 2005-2021), celle des écrivains en herbe. De ces dernières générations, des sources crédibles soutiennent que Isaïe Biton Coulibaly reste l’écrivain qui a le plus vendu de livres en Côte d’Ivoire, avec ‘’La Bête noire’’ qui fut un best-seller en son temps. Il est aujourd’hui l’unique écrivain ayant atteint les 120.000 ventes.

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