2024-01-21 22:11:05
En Côte d’Ivoire, les langues nationales sont estimées à plus d’une soixantaine. Elles assurent l’hégémonie culturelle des populations. Or, les responsables politiques semblent avoir décidé d’éteindre ces langues nationales pour maintenir au profit du français, langue étrangère, dans l’enseignement primaire, secondaire et universitaire sous le prétexte qu’il constitue la seule langue capable de garantir l’unité nationale.
Ce choix opéré apparait visiblement comme un moyen de neutraliser les particularismes locaux et réduire toutes les variétés linguistiques ivoiriennes existantes. L’on estime aussi que l’anglais et le français permettent une certaine mobilité sociale et offre davantage de possibilité sur le marché du travail, tandis que les langues locales ne peuvent avoir qu’une utilité purement domestique.
De plus, il est constaté que la connaissance de langues autres que maternelles améliore la réussite scolaire des enfants en ouvrant sans doute plus largement leur horizon intellectuel, et en démultipliant leur capacité de réception.
Et pourtant, la langue n’est pas seulement une matière à connaitre. Elle va au-delà des considérations théoriques liées à son acquisition. Elle est le moyen d’enseignement et de transmission de la culture des peuples. Cette perception doit obliger à revaloriser les langues locales auxquelles malheureusement minimisées au profit des langues étrangères.
Simon Pierre ASSAMOI