Constant Kobi Danho, planteur à Akwé Djémin : « Je suis une victime du foncier, mais l´Etat actuel ne négocie pas »


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Par ISTC
Mis à jour le 2025-04-14 12:17:09

Monsieur KOBI, pourriez-vous nous expliquer ce que représente l´Attestation villageoise dans votre communauté ? .Pour nous les villageois, l´Attestation villageoise représente beaucoup. Elle est une garantie pour celui qui possède un terrain. Celui qui la possède ne paie pas d´impôt puisqu´elle porte la signature du chef du village.


 

  • Comment se fait l’acquisition de l’Attestation villageoise ?

  Pour l’acquisition de l’attestation villageoise, on se réfère au doyen du village ou au chef du village. Le chef notable peut aussi se permettre de délivrer l’attestation en l’absence du chef du village.

  • Qu’est ce qui atteste de l’authenticité d’un document acquis dans de telles conditions ?

   Lorsqu’on vous remet une attestation villageoise, on vous présente un guide dans lequel tous les lotissements sont répertoriés et le lotissement que vous avez acquis porte votre signature.

  • Avez-vous constaté des déviations dans l’application de l’attestation villageoise à Akwé Djémin ?

  Oui, moi-même, je suis une victime de cette situation. J’avais payé une taxe, une gouttière, un collier pour ma plantation d’hévéa. Une semaine plus tard, on m’informait que mon terrain appartient à l’Etat de Côte d’Ivoire. Je suis Atchan.  Abidjan est un village ébrié et cette parcelle de terre est ma propriété. J’ai les papiers qui le confirment. L’Etat vient récupérer mon bien sans préavis ni échange pour trouver un terrain d’entente. Nous les concernés, nous avons tenté de préserver nos biens. Cela a occasionné une bagarre entre nous et les forces de l’ordre. Certains ont été mis aux arrêts, d’autres blessés et d’autres encore en ont payé au prix de leur vie. Aujourd’hui je n’ai plus d’emploi, je n’avais que cette plantation d’hévéa pour vivre.

  • Avez-vous eu recours aux autorités compétentes ?

Oui, mais l’Etat ne négocie pas. J’ai soumis l’affaire aux anciens sans suite.  A la longue, nous finirons par tout perdre et même nos coutumes ne sont pas épargnées.

  • Que seraient vos suggestions face à cette situation ?

Ils nous font la pige à 100 FCFA le mètre carré et la revendent à 15 000 FCFA. Je suggère au moins que le villageois propriétaire gagne 6 %. Cette initiative pourrait permettre aux villageois d’éviter la précarité.                                                             

Interview réalisée par

 Bintou KANSAYE

Marie-Dominique KONE

 Emma KOUAME

Edwige DIAMBRA

 

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