A Treichville, quartier commercial et dynamique du District autonome Abidjan, se trouve EGY PREFAB, une entreprise spécialisée dans la fabrication et l'aménagement de ces géants d'acier appelés conteneurs. L’immensité du site en impose au vacarme des machines. Entre les fours dégageant une chaleur écrasante et les ateliers où s'activent ouvriers et robots soudeurs, le processus de fabrication suit un protocole rigoureux. M. Gueye Salou, agent commercial d'EGY PREFAB, nous éclaire sur l'industrie mondiale du conteneur : « Aujourd'hui, la Chine domine largement ce marché avec 96 % de la production mondiale », indique-t-il. Mais la Côte d’Ivoire en fabrique, et c’est le cas avec l’entreprise EGY PREFAB.

   La fabrication du conteneur maritime commence avec d'immenses rouleaux d'acier brut, découpés à la taille souhaitée par des machines de haute précision. Les plaques ainsi obtenues, sont pliées et assemblées pour former les parois du conteneur. Ensuite les ouvriers procèdent à l’étape cruciale de la soudure, où des robots automatisés garantissent une solidité et une résistance optimales. Selon les explications de M. Gueye, « la dernière étape est l’administration d’une peinture spéciale anticorrosion et antirouille. Chaque conteneur doit répondre aux normes internationales strictes avant d’être mis en circulation ». Le processus de fabrication est commun à tous, mais tous les conteneurs ne se ressemblent pas.

    À quelques kilomètres de la commune de Treichville, se trouve le Port autonome d’Abidjan. Ici, on découvre plusieurs variétés de conteneur de toutes tailles. Certains sont posés sur les navires, d’autres sur les aires de stockage en partance vers leurs destinations finales. Comme nous l'explique M. Inoussa, agent au Port autonome d’Abidjan, « différentes variantes existent en fonction des besoins : conteneurs frigorifiques pour les denrées périssables, conteneurs-citernes pour le transport de liquides, conteneurs plats adaptés aux véhicules ou encore conteneurs à toit ouvrant pour un chargement plus facile ». Et à notre interlocuteur d’ajouter : « Les modèles les plus répandus restent ceux de 20 et de 40 pieds, utilisés pour l'essentiel dans le commerce mondial ».

    La Côte d’Ivoire n’est pas encore un acteur de la fabrication de conteneur maritime, mais elle excelle dans la fabrication de conteneurs propres à elle. Le défi est relevé par des entrepreneurs locaux dont certains sont des ferronniers. Ainsi, à Yopougon-Terminus 27, entre bruit de machines et soudures, nous trouvons Abdoulaye, un ferronnier passionné qui a décidé de se lancer dans la fabrication de conteneurs locaux depuis huit ans : « J’ai toujours aimé travailler le métal depuis mon enfance. J’ai donc opté pour les conteneurs locaux qui sont beaucoup utilisés dans nos marchés », affirme le ferronnier qui, tout souriant, insiste : « Ces conteneurs made in Côte d’Ivoire sont également destinés à répondre aux besoins du marché sous régional ».

    Toujours selon Abdoulaye, le processus de fabrication de ces conteneurs made in Côte d’Ivoire est le même. Il faut « au minimum deux semaines pour fabriquer un conteneur parce que ce travail demande beaucoup de précisions et surtout de vigilance ».  Enfin, déclare le ferronnier, les prix des conteneurs varient selon la taille : « Ce sont les conteneurs en tôle qui marchent beaucoup en Côte d’Ivoire. Les commerçantes les achètent pour en faire des magasins, boutiques, salon de coiffure et bien d’autres choses »

  Alignés sur les quais, empilés dans les ports ou transportés sur les routes, les conteneurs sont visibles partout dans nos rues, à Abidjan. Ces boîtes métalliques de 12 mètres de long et de plusieurs pieds de hauteurs ont révolutionné le transport maritime depuis les années 1950 en standardisant l'acheminement des marchandises à travers le monde.